Jeremy Medjana & Bouna N'Diaye
Agent de basket: Pro A et NBA

Ils sont Loin de la cité de Grigny où ils ont grandi, ils se sont fait une place en or dans le business de la NBA. Les Frenchies du basket américain leur doivent (en partie) leur fortune.
Ce n'était pas une promesse en l'air. Ces derniers mois, la planche à billets a chauffé. En point d'orgue, la prolongation de contrat signée par Rudy Gobert: 102 millions de dollars sur quatre ans. De quoi passer ainsi devant un autre joueur de l'écurie Ndiaye, Nicolas Batum, tout en mettant à nette distance les footballeurs Paul Pogba et Karim Benzema.
Dans le Top 5 des Frenchies les plus bankables de la ligue de basket américaine, dont vient de sortir Tony Parker, Bouna et Jeremy en ont quatre. Total de leurs nouveaux contrats : 371 millions de dollars. Le pactole ne passe pas inaperçu, même dans une ère d'opulence née de droits télé boursouflés. Au passage, une commission de 4 % et de sacrés galons pour les agents, négociateurs à sang-froid mais mines de gamins réjouis une fois apposée la signature en bas de page. "Dans ces moments, on se dit "Waouh, quel chemin parcouru!" On n'oublie pas les échecs et les bâtons dans les roues pendant vingt ans.
De la Grande-Borne aux Champs-ÉlyséesDevenu la référence dans l'export de joueurs français, Bouna et Jeremy disent "on" parce qu'il a une équipe derrière eux, dix salariés, mais surtout une amitié de la première heure. Leur histoire a débuté par la création d'une troupe de smasheurs, la Slam Nation. C'est l'époque du QG décrépi de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), 15 m² et trois ordinateurs. Aujourd'hui, ils occupent 150 m² de bureaux cossus près des Champs-Élysées, pour un portefeuille de 80 joueurs, agrémenté du sélectionneur des Bleus, Vincent Collet.
Pour bien saisir le cheminement des gaillards, mieux vaut rembobiner plus loin encore. S'arrêter sur les années Grigny (Essonne), cité de la Grande-Borne. Bouna Ndiaye débarque adolescent dans ce triangle ultrasensible, en provenance du Sénégal, avec quatre frères et sœurs et une mère célibataire, petite-fille d'un colon français. Le père, entrepreneur et diplomate, est resté au pays. Le train de vie aussi. "On est repartis tout en bas. Ma mère travaillait à la cantine de l'école et faisait des ménages. J'avais des potes qui piquaient des 103 SP [mobylettes des années 1980], d'autres qui donnaient dans la drogue." Les études lui parlent davantage. Pour financer son cursus en économie d'entreprise, il nettoie les avions à Roissy, tâte du marteau-piqueur, organise des soirées sur le campus.
Mais leurs vrai truc, c'est le basket. Il seront un joueur et tissent les premiers réseaux. Sous les paniers, ils se font remarquer. Bouna avait un côté grand frère pour les joueurs de banlieue parisienne", se souvient George Eddy, voix du basket sur Canal + et ex-coéquipier au Vésinet.
Avec ComSport, l'idée est de dénicher les joueurs à fort potentiel pour les développer jusqu'en NBA. Osé. "On n'avait pas un rond, on dormait à deux dans des Formule 1, se remémore Jérémy Medjana. Alors on essayait de sauver les apparences. On se garait loin de la salle, de peur qu'on voie le standing de la voiture." Si le jeune Tony Parker est démarché en vain, l'escouade finit par prendre forme. Mais le rêve américain passe par une licence. Pour l'obtenir, un numéro de Sécu local est impératif. Ndiaye passe en force, en attaquant la puissante association des joueurs NBA.
En 2005, la draft, foire aux jeunes joueurs appelés à intégrer le grand monde, dessine un autre tournant. Drôle de souvenir. "Entre les billets d'avion pour New York, les costumes pour la cérémonie, les frais de la famille, une draft coûte au moins 25.000 dollars. Et là, alors qu'on est endetté jusqu'au cou, on a trois joueurs sélectionnés. On va fêter ça dans un resto lounge, une vingtaine de convives. La facture arrive : 37.000 dollars! Qui paie? L'agent bien sûr! J'étais en sueur…" Dès le lendemain, le banquier appelle. Ce sont les années redressement judiciaire.
Car signer un joueur en NBA ne rapporte guère au premier contrat, plus sûrement au deuxième, revalorisé. Dans l'intervalle, un suivi et d'incessants déplacements sont nécessaires. Histoire d'abord ne pas se faire piquer son protégé, qui peut rompre les liens d'un simple fax et quinze jours de préavis. "Les grosses agences démarchent sans cesse et nous ont longtemps dénigrés. Elles racontaient tout et n'importe quoi à nos joueurs : "Ton agent ne parle pas anglais, il ne connaît personne dans les clubs, etc."" De fait, Ndiaye s'est souvent fait plaquer.
ils partagent à travers des interventions :
- leurs expérience d'agents et d'hommes
- Leur arrivée aux USA pour travailler
- L'évolution de la NBA
- L'image du sportif et comment le gérer comme une marque à part entière
Ce n'était pas une promesse en l'air. Ces derniers mois, la planche à billets a chauffé. En point d'orgue, la prolongation de contrat signée par Rudy Gobert: 102 millions de dollars sur quatre ans. De quoi passer ainsi devant un autre joueur de l'écurie Ndiaye, Nicolas Batum, tout en mettant à nette distance les footballeurs Paul Pogba et Karim Benzema.
Dans le Top 5 des Frenchies les plus bankables de la ligue de basket américaine, dont vient de sortir Tony Parker, Bouna et Jeremy en ont quatre. Total de leurs nouveaux contrats : 371 millions de dollars. Le pactole ne passe pas inaperçu, même dans une ère d'opulence née de droits télé boursouflés. Au passage, une commission de 4 % et de sacrés galons pour les agents, négociateurs à sang-froid mais mines de gamins réjouis une fois apposée la signature en bas de page. "Dans ces moments, on se dit "Waouh, quel chemin parcouru!" On n'oublie pas les échecs et les bâtons dans les roues pendant vingt ans.
De la Grande-Borne aux Champs-ÉlyséesDevenu la référence dans l'export de joueurs français, Bouna et Jeremy disent "on" parce qu'il a une équipe derrière eux, dix salariés, mais surtout une amitié de la première heure. Leur histoire a débuté par la création d'une troupe de smasheurs, la Slam Nation. C'est l'époque du QG décrépi de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), 15 m² et trois ordinateurs. Aujourd'hui, ils occupent 150 m² de bureaux cossus près des Champs-Élysées, pour un portefeuille de 80 joueurs, agrémenté du sélectionneur des Bleus, Vincent Collet.
Pour bien saisir le cheminement des gaillards, mieux vaut rembobiner plus loin encore. S'arrêter sur les années Grigny (Essonne), cité de la Grande-Borne. Bouna Ndiaye débarque adolescent dans ce triangle ultrasensible, en provenance du Sénégal, avec quatre frères et sœurs et une mère célibataire, petite-fille d'un colon français. Le père, entrepreneur et diplomate, est resté au pays. Le train de vie aussi. "On est repartis tout en bas. Ma mère travaillait à la cantine de l'école et faisait des ménages. J'avais des potes qui piquaient des 103 SP [mobylettes des années 1980], d'autres qui donnaient dans la drogue." Les études lui parlent davantage. Pour financer son cursus en économie d'entreprise, il nettoie les avions à Roissy, tâte du marteau-piqueur, organise des soirées sur le campus.
Mais leurs vrai truc, c'est le basket. Il seront un joueur et tissent les premiers réseaux. Sous les paniers, ils se font remarquer. Bouna avait un côté grand frère pour les joueurs de banlieue parisienne", se souvient George Eddy, voix du basket sur Canal + et ex-coéquipier au Vésinet.
Avec ComSport, l'idée est de dénicher les joueurs à fort potentiel pour les développer jusqu'en NBA. Osé. "On n'avait pas un rond, on dormait à deux dans des Formule 1, se remémore Jérémy Medjana. Alors on essayait de sauver les apparences. On se garait loin de la salle, de peur qu'on voie le standing de la voiture." Si le jeune Tony Parker est démarché en vain, l'escouade finit par prendre forme. Mais le rêve américain passe par une licence. Pour l'obtenir, un numéro de Sécu local est impératif. Ndiaye passe en force, en attaquant la puissante association des joueurs NBA.
En 2005, la draft, foire aux jeunes joueurs appelés à intégrer le grand monde, dessine un autre tournant. Drôle de souvenir. "Entre les billets d'avion pour New York, les costumes pour la cérémonie, les frais de la famille, une draft coûte au moins 25.000 dollars. Et là, alors qu'on est endetté jusqu'au cou, on a trois joueurs sélectionnés. On va fêter ça dans un resto lounge, une vingtaine de convives. La facture arrive : 37.000 dollars! Qui paie? L'agent bien sûr! J'étais en sueur…" Dès le lendemain, le banquier appelle. Ce sont les années redressement judiciaire.
Car signer un joueur en NBA ne rapporte guère au premier contrat, plus sûrement au deuxième, revalorisé. Dans l'intervalle, un suivi et d'incessants déplacements sont nécessaires. Histoire d'abord ne pas se faire piquer son protégé, qui peut rompre les liens d'un simple fax et quinze jours de préavis. "Les grosses agences démarchent sans cesse et nous ont longtemps dénigrés. Elles racontaient tout et n'importe quoi à nos joueurs : "Ton agent ne parle pas anglais, il ne connaît personne dans les clubs, etc."" De fait, Ndiaye s'est souvent fait plaquer.
ils partagent à travers des interventions :
- leurs expérience d'agents et d'hommes
- Leur arrivée aux USA pour travailler
- L'évolution de la NBA
- L'image du sportif et comment le gérer comme une marque à part entière